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4 août 2025
Accidentologie en pêche sous-marine
« En chasse sous-marine, nous évoluons dans un milieu naturel, partagé par d’autres usagers de la mer, avec des risques potentiels. Pour parler statistiques, les données de la SNOSAN et de la DGAMPA recensent, pour l’année 2023 : 237 interventions du CROSS sur le littoral français de métropole liées aux sports subaquatiques (166 pour la plongée en bouteille / 37 pour la chasse sous-marine / 34 pour l’apnée), la Méditerranée étant la plus impactée.
Malheureusement, 14 décès annuels ont été comptabilisés (5 pour la plongée bouteille / 5 pour la chasse sous-marine / 4 pour l’apnée). »
Conseils généraux pour votre sécurité
Pour pratiquer sereinement, même en pêche de loisir, il est conseillé de se préparer physiquement toute l’année et de s’informer avant chaque sortie en mer.
Voici quelques règles de base à garder en tête, que vous soyez pêcheur débutant ou chasseur confirmé :
Travaillez toute l’année votre condition physique générale (footing, longueur en piscine, vélo, apnée…),
Préparez chaque sortie en mer en vous informant sur les prévisions météorologiques, en prenant connaissance des marées (horaires et coefficients) et des courants (sens et force) en Manche et en Atlantique ainsi que de l’état réel de la mer (sur place ou grâce aux webcams),
Utilisez un matériel adapté et contrôlez son état (combinaison isotherme, palmes longues, bouée ou planche de signalisation…),
Pendant le temps de pêche, compensez les pertes hydriques (emportez de l’eau en bateau ou dans un bidon sur votre planche de chasse) et énergétiques (barres céréales et sucres rapides…),
Protégez-vous du soleill’été (crème solaire, lunettes de soleil, casquette) notamment en bateau et du froid l’hiver (ciré…),
Emportez avec vous un moyen de communication (une VHF fixe ou portative en bateau, un téléphone portable dans une pochette étanche lors d’une sortie du bord à la palme), utile en cas de problème en mer (panne bateau, impossibilité physique de rejoindre la côte en palmage…). Il est utile de rappeler les deux NUMÉROS D’URGENCE à connaitre si vous devez faire appel au secours en mer :
▶ Pour contacter le CROSS avec une VHF, qui reste le moyen prioritaire à utiliser notamment depuis une embarcation en mer : 📞 composez le 16
▶ Pour également contacter le CROSS à l’aide d’un téléphone portable, en mer – si une connexion internet est possible – ou depuis le littoral : 📞 composez le 196
Ne surestimer pas vos capacités physiques, tenez compte de votre état de forme du jour et soyez humble en informant vos équipiers de votre condition physique du moment et de vos limites notamment concernant la profondeur de pêche,
Informez de votre sortie une personne proche (lieu de départ, zone de pratique, horaires prévus, nom et numéro de téléphone de l’équipier…) en notant de préférence ces informations par écrit,
Les arbalètes de chasse sous-marine sont à manipuler avec précaution :
Avant de la remonter à bord d’un bateau, on la désarme ! (idem si vous l’accrochez sur votre bouée ou planche de chasse),
Pour éviter de se blesser avec la pointe de la flèche ou de percer le boudin de l’embarcation de votre bouée, on met un bouchon de protection à son extrémité,
La sécurité de l’arbalète peut être enclenchée mais on doit jamais avoir confiance en celle-ci,
Règle absolue, on ne pointe jamais un équipier ou une partie de son propre corps avec un fusil de pêche sous-marine chargé ! Si les déclenchements accidentels d’une flèche sont – on peut s’en réjouir – rares en France dans la pratique de la chasse sous-marine, ceux-ci sont toujours dramatiques et souvent mortels…
Enfin, pour éviter de déclencher des secours en mer pour rien en cas de perte de matériel, on indique son nom et son numéro de téléphone sur sa bouée ou planche ainsi que sur ses arbalètes (en général sur la crosse). On prévient le CROSS notamment en cas de perte d’une bouée ou planche.
Préventions des risques de syncope… suivi d’une noyade
On estime que les syncopes hypoxiques suivies d’une noyade représentent la moitié des décès dans la pratique de la chasse sous-marine…
Là aussi quelques principes doivent vous guider pour limiter la prise de risque en apnée :
La 1ère règle est de pêcher à deux (ou plus) et de surveiller votre équipier lors de son immersion. Quand la visibilité est réduite et/ou le courant présent cela peut être difficile et on pourra laisser un pilote dans le bateau pour effectuer une surveillance de surface ou de réduire la profondeur de pêche pour améliorer sa marge de sécurité,
Adaptez votre profondeur d’évolution en fonction de votre forme physique, des conditions de mer… voire d’écourter votre sortie de pêche car les ressentis ne sont pas bons,
Adaptez votre plombage à la profondeur de pêche : si on pêche plus profond, on retire des kg de plomb, voire on utilise une ceinture largable,
Pensez à bien récupérer en surface entre chaque apnée,
Sur une sortie longue, on pense à faire des pauses, à s’hydrater et éventuellement à s’alimenter,
Ne poussez pas vos apnées à leur maximum,
Gardez en mémoire qu’aucun poisson ne mérite d’y laisser sa vie ! Ayez la sagesse d’écourter un agachon si le poisson ne se décide pas à approcher ou de limiter vos efforts sur une même apnée si vous peinez à sortir un poisson tiré et enragué dans un faille rocheuse par exemple…
Adoptez une ceinture de type « marseillaise » avec une boucle à largage rapide… si vous êtes « limite » à la remontée, n’hésitez-pas à la dégrafer et à la larguer pour arriver en surface avec un moindre effort et en flottabilité positive !
Et en cas de « samba » lié au manque d’oxygène au niveau du cerveau si vous avez fait l’erreur de pousser une apnée, on stoppe sa sortie de chasse sous-marine !
Enfin, pour les pêcheurs sous-marins « profonds » (30 m et plus), l’accident de décompression en apnée (appelé « taravana ») est possible si la sortie est longue, les récupérations trop courtes, le nombre de descentes important et les remontées trop rapides. Pour ces sportifs, il est nécessaire de respecter des protocoles pratiques, notamment de ne pas dépasser un nombre préconisé d’apnées profondes par heure.
Préventions des heurts avec les embarcations à moteur
La seconde cause de décès dans l’exercice de la chasse sous-marine est lié aux heurts avec les bateaux à moteur et notamment aux blessures provoquées par les hélices des moteur…
Rappel de quelques règles à respecter dans votre pratique afin d’assurer votre sécurité :
La 1ère règle est de vous signaler par une bouée ou une planche de chasse munie d’un pavillon réglementaire (et c’est obligatoire !) :
Planche de chasse gonflable ou rigide (crédit photo Sévylor)
Boué ronde (crédit photo Imersion)
Bouée longue (crédit photo Imersion)
Signalisation de votre BATEAU : à bord du bateau, lorsque vous êtes en action de pêche, vous devez positionner un pavillon réglementaire, le « drapeau ALPHA » (bleu et blanc) d’une hauteur d’au moins 1 mètre :
Pavillon Alpha
Signalisation d’un PÊCHEUR SOUS-MARIN EN MER : le « pavillon ROUGE avec une DIAGONALE BLANCHE » est préconisé sur l’ensemble des littoraux de métropole ; l’alternative du « pavillon ROUGE avec une CROIX DE SAINT-ANDRE BLANCHE » est réservé à la Manche et à l’Atlantique (il est non mentionné dans le texte spécifique à la Méditerranée).
Pavillon rouge croix de Saint-André
Pavillon rouge diagonale blanche
Pour RAPPEL, à la vue de l’un de ces pavillons, les bateaux doivent théoriquement s’écarter de +100 m en Manche et en Atlantique et réduire leur vitesse de manière appropriée (dans tous les cas inférieure à 5 noeuds) dans la zone des 100 m en Méditerranée.
Certains fabricants proposent des zones de couleur orangée sur le dos des combinaisons ou sur les baudriers de lestage, c’est aussi un moyen pour améliorer sa visibilité en mer,
Pêchez de préférence à plusieurs pour sécuriser en surface votre équipier vis-à-vis des bateaux à moteur,
Avant chaque immersion, vérifiez l’horizon à 360° pour visualiser un bateau à l’approche : si c’est le cas attendez d’avoir identifié son cap ou attendez qu’il soit passé,
Au fond, remontez en surface si vous entendez un bruit de moteur se rapprochant, scrutez la surface lors de votre remontée pour identifier l’éventuel passage d’une hélice… et, une fois remonté, identifiez-vous immédiatement en sortant verticalement votre arbalète,
L’été particulièrement et dans les zones de trafic maritime, organisez votre sortie en mer tôt le matin de préférence ou en fin de journée, laissez un pilote à bord lorsque vous possédez un bateau, à la palme privilégiez le bord ou la proximité des îlots rocheux.
Par principe, ne comptez que sur vous pour assurer votre sécurité et pas sur le civisme des autres usagers de la mer…
Restez courtois avec les autres…même si vous devez leur rappeler les règles de sécurité s’ils ne les respectent pas,